Ce matin de ce 7 janvier 2020; Christophe André a fait sa chronique sur la bibliothérapie dans l’émission de Ali Rebeihi sur France Inter « Grand Bien vous fasse ».
Je vous la retranscris en partie ci-dessous parce que j’aime la pensée de cet homme sur ce sujet qui me tient à coeur!
Pour l’écouter suivez ce lien : https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-07-janvier-2020
Pour mon article sur la bibliothérapie suivez ce lien https://sophrologue-33.fr/index.php/2019/10/01/la-sophrologie-et-la-bibliotherapie/
» (…) Les études sur la bibliothérapie montrent que la lecture apporte un soutien et un soulagement réel, significatif et mesurable dans de nombreuses souffrances comme les états dépressifs ou anxieux les troubles du sommeil ou la timidité etc..
Rien de miraculeux. Juste une aide parmi d’autres mais peu coûteuse et toujours disponible et qui sera encore plus nette chez les mêmes personnes suivies par ailleurs en psychothérapie avec quelq’un qui relaie leurs messages. D’autres recherches montrent aussi les bénéfices de la lecture en général. Les romans par exemple qui aident à cultiver son empathie et sa curiosité qui permettent de voir le monde avec les yeux d’autrui.
La poésie n’est pas en reste qui nous aide à sa manière indirecte intime fraternelle à réfléchir sur c’est qu’une vie humaine avec ses joies et ses peines.
Quand Apollinaire nous parle de la joie et de la peine qui s’entremêle à chaque instant de notre vie, il ne nous donne pas de conseil mais nous permet d’éprouver des sentiments de proximité et de fraternité et d’humanité commune et partagée. Du réconfort face à nos souffrances. Et c’est l’orientation de la psychologie positive contemporaine qui n’en est plus au stade de la méthode Coué qui dit « nous avons besoin du bonheur non pas pour nous masquer le malheur mais pour nous donner la force de l’affronter de le traverser de nous en remettre. C’est pour cela qu’un livre ne nous fait pas du bien seulement parce qu’il nous réconforte, nous conseille, nous encourage. Des auteurs sombres peuvent aussi nous aider. Cioran par exemple, dont les titres des ouvrages en disent long sur sa vision du monde (De l’inconvénient d’être né, Syllogisme de l’amertume, Les pensées étranglées) Ces livres nous aident pourtant parce qu’ils nous montrent jusqu’à quelle forme de pire peut nous conduire le nihilisme et le goût du désespoir, parce qu’il nous débarrasse de nos illusions et de nos fausses espérances. Parce qu’ils nous ramènent au monde tel que nous devons l’habiter à la fois imparfait et merveilleux dur et tendre, etc…
Les écrits de Cioran et des autres auteurs méanographes (?) comme Houellebecq n’annulent pas la nécessité et la possibilité du bonheur. Ils rappellent simplement que le seul bonheur qui vaille est celui qui admet l’existence et la possibilité du malheur et du tragique et nous avons sans doute besoin de ces deux familles de livres. Ceux qui nous désolent et ceux qui nous consolent pour construire une vision personnelle et réaliste de l’existence et des efforts à y conduire.
Mais pour ma part je me sens plus à l’aise du côté de ceux qui encouragent l’espoir. Comme le poète Christian Bobin qui écrit dans La lumière du monde, « J’ai toujours considéré qu’un écrivain avait plutôt des devoirs que des droits. Et un de ses devoirs est d’aider à vivre. Si j’ai mis de la lumière dans mes livres c’est aussi pour ne pas assombrir l’autre. Par courtoisie envers celui qui me lit. Il m’a toujours semblé qu’il existait assez d’écrivain qui se font une spécialité d’assombrir et de dénigrer la vie. » »
edit : Pardon si vous trouvez des fautes, et je ne trouve pas la signification du mot Méanographe (j'ai peut-être mal compris!)
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